CONVOI PARTI DE PARIS gare de L’EST LE 4 AOÛT 1941

Ce convoi vers la prison de Karlsruhe, comprenait 14 hommes et 3 femmes, 2 personnes sont mortes en Allemagne, dont Albert TOUPIN, né le 28.03.1921 à Bourbriac (22), décédé le 25.03.1943 dans la prison de Siegburg: il avait 22 ans.

Lui et les autres costarmoricains faisaient-ils partie des hommes qui avaient été condamnés pour avoir tenté de prendre un bateau à Morlaix afin de rejoindre l’Angleterre ? Nous l’ignorons.

En tout cas parmi les condamnés originaires des Côtes du Nord se trouvaient Louis DERRIEN, né le 20.11.1923 à Bourbriac, Arthur HAMON, né le 28.04.1922 à Bourbriac , Raymond LE GUELLEC, né le 03.06.1923 à Gouarec et Ferdinand STEUNOU, né le 07.10.1921 à Bourbriac . Après avoir subi plusieurs transferts d’une prison allemande à une autre, ils seront tous libérés , Derrien en avril 1943, les autres en 1945.

Se trouvaient également dans ce convoi, un finistérien, Alphonse LE BIHAN, né le 30.07.1921 à Plourin, libéré le 10.04.1945, et deux morbihannais Raymond HARDY, né le 10.09.1913 à Truguel, libéré le 15.03.1942 et Louis ROUILLARD, né le 18.09.1921 à Pontivy, libéré le 15.03.1942.

Parmi les femmes, deux étaient originaires du Morbihan: Paulette CARO née le 25.01.1920 à Lanone, et Marie CHEREL, née le 29.04.1915 à Ploërmel. Elles avaient été arrêtées le 4 mai 1941, ainsi que Paulette COLLET, née le 29.07.1922 à Paris, Raymond Hardy, Louis Rouillard pour avoir diffusé des photographies du Général de Gaulle et condamnées à six mois de prison à effectuer en Allemagne, la peine infligée aux deux hommes s’élevant à 9 mois.

Les trois femmes, après avoir été incarcérées dans la prison de Karlsruhe, étaient transférées dans celle de Koln, ville où siégeait jusqu’en 1943, le tribunal chargé des affaires “N.N “ venant de France.

Paulette Caro était libérée le 06.12.1941, Marie Cherel, alias “Mimi”, le 30.11.1941. Cette dernière, de retour en France, aurait occupé un emploi à Dreux. Elle y aurait repris son action dans la résistance. Nous ignorons dans quelles circonstances et pour quel réseau. Elle était à nouveau arrêtée fin 1943 puis déportée le 31 janvier 1944 à Ravensbrück ( N° 27093). Libérée en mai 1945. elle apprenait à son retour que pendant sa déportation, son père Joseph Chérel , arrêté le 25.05.1944, était mort sous la torture dans la prison de Rennes, et que son jeune frère Louis avait été fusillé le 30 juin 1944 au camp de la Maltière, à Saint Jacques de la Lande Dans sa lettre d’adieu à sa famille, ce jeune résistant écrivait notamment “ Bientôt la libération sera rendue pour vous. Mère, c’est à toi que je m’adresse, je sais que le coup va être terrible pour toi, pense que moi je suis brave et que toi aussi tu dois être brave, tu sais que Mimi et Fernand vont revenir et qu’il faudra les consoler”.

( Fernand Chérel était prisonnier de guerre depuis juin 1940)

Retour à la liste des convois et transports