HISTOIRE

De nombreuses femmes ont joué un rôle discret mais d'une grande importance dans la Résistance à l'occupant nazi. Parmi ces « femmes de l'ombre », nous allons sortir de l'anonymat une postière de Fougères, Denise Delanoë. Avec son mari André, ils commenceront après quelques contacts toujours très discrètement, à héberger des personnes qui sont dans l'illégalité. Ils vont poursuivre leur activité en prenant à leur domicile une ronéo pour tirer des tracts.

Pour cela ils prennent encore de gros risques puisqu'il faut stocker de l'encre, du papier et des              

stencils. Les premiers tracts sortiront en octobre 1942.  

Denise se charge de transporter les tracts dans la sacoche de son vélo en allant à son travail à la poste. Déjà, elle interceptait les lettres de dénonciation dans le courrier destiné à la Kommandantur. Comme elle, dans de très nombreux bureaux les postières bravant toute réserve déontologique, commirent ces actes de résistance à l'occupant.


Denise était en contact avec une jeune Résistante, Thérèse Pierre. Celle-ci responsable de l'arrondissement participera à l'organisation de plusieurs groupes FTP et à leur armement. Thérèse aura sous sa responsabilité plus de cent hommes. En septembre 1943, Thérèse est arrêtée. Le couple Delanoë va dès lors, par sécurité, mettre en lieu sûr la ronéo, les tracts, des révolvers et même le fusil mitrailleur. Et chacun va reprendre son travail, elle à la poste, lui dans l'atelier de tôlerie, mais continuèrent clandestinement le combat pour libérer le pays.


André et Denise Delanoë durent leur vie au silence de Thérèse Pierre. Dès son arrestation, la Gestapo lui fait subir d'affreuses tortures, elle est battue sans relâche, flagellée durant deux jours. Elle pouvait rester en contact avec ses codétenus par le canal du chauffage central. La Gestapo n'obtiendra rien. Quelques heures avant sa mort, le corps meurtri, criant de douleur elle prononça

« Ils n'ont rien obtenu de moi ». On la trouva pendue aux barreaux de sa cellule avec un de ses bas, sans doute était-ce là une mise en scène des nazis pour faire croire à un suicide.


Denise et André Delanoë firent partie du Comité local de Libération (CLL).