Jean Maurice, « le maire bâtisseur » de Lanester est décédé

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 Il s’était mis au service de la commune de Lanester pendant 43 ans, maire de 1953 à 1996. Cet homme engagé est resté toute sa vie fidèle à ses convictions. Il est décédé à l’âge de 93 ans, ce lundi 11 janvier 2019.

Personnage emblématique du paysage lanestérien, Jean Maurice, maire de la commune durant 43 ans, est décédé à l’hôpital, ce lundi 11 février 2019. « Il va laisser un immense vide », confie Philippe Jumeau, secrétaire départemental du Parti communiste français, qui a appris le décès avec une grande tristesse et beaucoup d’émotion.

Né le 3 août 1925, au 32, rue Capitaine-de-Mauduit, d’un ouvrier de l’Arsenal et d’une couturière de la Marine, Jean Maurice obtient son certificat d’études en 1937 et rentre à l’arsenal comme apprenti, en août 1939. Sportif, il pratique l’athlétisme et le basket au club des Merlus, jusqu’en 1943.

En 1944, il rejoint les maquis francs-tireurs et partisans. En 1945, il participe aux combats de la Libération de la Poche de Lorient. Il est démobilisé en décembre, puis reprend son travail à l’arsenal, comme dessinateur-modeleur. À cause d’une grève d’une minute contre la Guerre d’Indochine, il est licencié en juillet 1952.

En 1953, il y a quatre listes aux élections municipales. Deuxième nom sur sa liste, le militant communiste est élu maire.

La priorité aux logements sociaux et aux écoles

Lanester, cité ouvrière, a alors une population de 11 000 habitants. La Ville est détruite aux deux tiers. Il en sera le reconstructeur, le bâtisseur et donnera la priorité aux logements sociaux et aux écoles. Pas étonnant de voir son nom sur la plaque d’inauguration de la plupart des structures municipales (lycée, école de musique et de danse, première crèche, médiathèque, stade, gymnases, piscine).

Il restera maire 43 ans. Il s’est toujours battu « pour la défense des libertés, de la paix, pour les luttes quotidiennes » . Un engagement hérité en partie de Jean-Marie Maurice, son père, devenu militant communiste au lendemain de la Première Guerre mondiale.

Un être charismatique

Un dévouement sans faille, une capacité de travail indéniable, une fidélité à sa famille politique, une grande pudeur, un être charismatique, ce sont les grands traits que note la plupart des gens qui l’ont côtoyé. Même encore récemment. On l’apercevait encore à la Fête de l’Humanité à Lanester, aux vœux… « Il arrivait toujours avec l’Humanité sous le bras, avec des trucs surlignés, entourés. Il s’intéressait toujours à l’actualité, à notre parti »,relève Philippe Jumeau.

En 1996, il cède sa place de maire, et poursuit pendant deux ans son mandat de conseiller général. « En comptant les différents mandats, j’ai participé à 33 élections, dont 12 législatives », s’amusait-il encore récemment. En 2001, il décroche totalement de la vie politique. Il s’investit auprès des anciens combattants et est président de l’Union fédérale des anciens combattants de Lanester.

« C’est l’un des premiers camarades qui m’a accueilli quand j’ai adhéré au Parti communiste en 2007, raconte Philippe Jumeau. C’était touchant et généreux. Il représentait historiquement une grande partie de la vie ouvrière et sociale de Lanester. C’était une force de la nature. »