27 MAI : Journée Nationale de la Résistance

La Loi a été votée par l’Assemblée Nationale
à l’unanimité des 66 députés présents
dans la nuit du 9 au 10 juillet 2013


Déjà le Mardi 25 juin 2013, les députés membres de la Commission de la défense nationale et des forces armées avaient adopté à l’unanimité,
sur rapport de Madame Emilienne Poumirol,
la proposition de loi, adoptée le 28 mars 2013 par le Sénat,
relative à l'instauration du 27 mai comme journée nationale de la Résistance (n° 849),

l’examen de cette proposition a donc eu lieu en séance publique le 9 juillet 2013

Voici des extraits du rapport de Madame Poumirol que vous pourrez retrouver intégralement sur le site de l’assemblée nationale

(Compte rendu n° 80 )

Madame la présidente, mes chers collègues, je suis très heureuse de vous présenter aujourd'hui cette proposition de loi visant à instituer une journée nationale de la Résistance. Il s'agit d'une initiative de notre collègue sénateur de Haute Garonne, Jean Jacques Mirassou, qui a été adoptée par le Sénat, le 28 mars dernier, dans un climat de très grand consensus, par 346 voix contre 2. Elle relaie une demande ancienne puisque Philippe Seguin avait déjà déposé un texte en ce sens en 1979, repris depuis par de nombreuses propositions de loi, amendements et questions écrites.
En cette année de célébration du soixante dixième anniversaire de la création du Conseil national de la Résistance, le texte propose de fixer au 27 mai, date de sa première réunion, la journée nationale de la Résistance. C'est, en effet, ce même jour de l'année 1943 que, pour la première fois, se sont réunis, rue du Four, à Paris, sous la présidence de Jean Moulin, les représentants des huit plus importants mouvements de la résistance intérieure, des six grandes tendances politiques non collaborationnistes et de deux syndicats ouvriers. Lors de cette réunion, le Conseil national de la Résistance adopta à l'unanimité une motion répudiant « la dictature de Vichy, ses hommes, ses symboles, ses prolongements » et réclamant un gouvernement provisoire qui « soit confié au général de Gaulle ».

C'est ainsi que la résistance intérieure et la résistance extérieure s'unirent pour la première fois. Grâce au 27 mai, la France put devenir une nation alliée et obtenir une chaise à la table des vainqueurs, siège qu'elle occupe encore aujourd'hui au Conseil de sécurité de l'ONU. Rester dans le jeu des nations, éviter, à la libération, l'administration militaire alliée que projetait Roosevelt, tel était aussi l'enjeu de cette union.


Selon les mots de Jean Moulin, le 27 mai constitue « la première réunion d'une assemblée représentative de la France résistante, la première également depuis la trahison de l'Assemblée nationale, le 10 juillet 1940 ». Bien sûr, le CNR n'était pas monochrome, il réunissait des tendances de gauche et de droite, et sa mise en place a demandé de très longs mois de négociation, mais toutes ces tendances ont su s'accorder sur l'urgence qu'il y avait à faire l'union sous peine de perdre l'essentiel. Pour le général de Gaulle, le but premier de ce Conseil était de maintenir l'unité de la Résistance. Cette unification a évité à la France les déchirements trop souvent observés au lendemain de la guerre, en Grèce comme en Yougoslavie, l'obstination de chaque vainqueur ne permettant pas de construire un projet pour tous et conduisant à des guerres civiles terribles.

La réunion de la rue du Four préparait la suite : le fameux programme du Conseil national de la Résistance, adopté en mars 1944 à l'unanimité. Jetant les bases philosophiques et traçant les lignes politiques pour la reconstruction, il élaborait un modèle de société différent du précédent, qui avait échoué, et de celui contre lequel la Résistance se battait......[modèle] assurant la prééminence des droits humains : droit à l'emploi, à la liberté syndicale, à la sécurité sociale, à la retraite, égalité d'accès à l'enseignement et à la culture pour tous. Ces éléments sont, aujourd'hui encore, au sommet de notre ordonnancement juridique, auquel chacun d'entre nous, et a fortiori nous, les législateurs, doit se conformer. Ces principes font partie du bloc de constitutionnalité défini par le Conseil constitutionnel, qui a une valeur supérieure à la loi.

C'est à ces deux messages forts de la Résistance, l'union pour le salut et l'affirmation de la dimension fraternelle et égalitaire de notre république, que cette proposition de loi veut rendre hommage.......

Plus que l'organisation d'une cérémonie nationale, cette proposition de loi vise à associer les établissements scolaires au souvenir de la Résistance. Elle a donc une valeur essentiellement pédagogique.

.....Il reviendra aux enseignants de choisir les voies qu'ils jugent les plus adaptées à la transmission, en organisant des visites de lieux de mémoire ou de musées, en montant des pièces de théâtre, en projetant des films ou encore en publiant un journal. Pour cela, ils recevront le soutien du ministère de la Défense et des différentes associations, à l'image de la Fondation de la Résistance qui organise chaque année le concours national de la Résistance et de la déportation, lequel connaît un grand succès puisque près de 40 000 élèves de troisième y participent chaque année.
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