Penthièvre le 13 juillet 2014 - Grégoire SUPER - Maire de LOCMINE

Cette cérémonie commémorative du 13 juillet, devant le mémorial des Fusillés du Fort de Penthièvre, est pour nous Locminois, chaque année l'occasion de nous incliner et d'avoir une pensée toute particulière, pour tous ceux dont les noms sont gravés sur ce monument, et pour leurs familles.

Parmi ces patriotes, 25 étaient locminois.

A tous ceux qui ont été assassinés par la barbarie nazie, à ceux qui ont donné leur vie parce qu'ils n'acceptaient pas l'occupation, nous rendons un hommage appuyé et entourons leurs familles de toute notre reconnaissance.
Il y a 69 ans, c'était la victoire sur la barbarie nazie, une victoire très longue à se dessiner
Et, que de malheurs avant de parvenir à retrouver notre dignité après la défaite de 40 et notre liberté.

Après le doute et le désespoir, après l'Appel du Général de Gaulle, la France retrouvait la liberté, son indépendance, sa grandeur et son honneur.

Le 8 mai 1945 était une victoire qui malheureusement, n'a pu être partagée par ceux qui l'on écrite avec leur sang.

Le combat avait été long et indécis. Son issue heureux, laissait derrière lui des milliers de morts et de victimes.

Ces sacrifices sont des plaies longues à cicatriser et lorsque plus de 70 ans après, nous nous recueillons sur le lieu de ces exactions, nous perdurons un devoir de mémoire et de réflexion.
Devoir de mémoire et ou devoir d'histoire.
La différence essentielle entre mémoire et histoire ne réside pas dans la méthode ou dans le rapport aux archives mais plutôt dans le type de questionnement adressé au passé.

Les « producteurs » de mémoire ont surtout le souci de « sauver de l'oubli » ou de réhabiliter, les individus et les groupes qui ont leur faveur, alors que le rôle de l'historien consiste à élaborer des questionnements qui lui permettront de comprendre, voire d'expliquer, le passé.

L'histoire et la mémoire sont deux rapports au passé qui ont chacun leur logique propre et qu'on ne peut hiérarchiser.
L'histoire est une opération intellectuelle qui appelle analyse et critique

La mémoire installe le souvenir dans le sacré.
Elle singularise et particularise.
La mémoire est un absolu alors que l'histoire ne connaît que du relatif,
Reste bien entendu le DEVOIR
Le devoir, de refuser l'oubli, non pas au nom de la haine et de la vengeance, mais au nom de nos obligations imprescriptibles vis-à-vis de l'humanité contre laquelle trop de crimes dans cette sombre période ont été commis.
Mais, si cette commémoration est l'occasion de mémoire du sacrifice de nos fils qui ont combattu pour la France.
Elle est aussi, l'occasion de s'interroger sur le sens de ces luttes et de le rappeler aux générations auxquelles de telles épreuves ont été épargnées

C'est en effet, aux jeunes qu'il faut prêter un intérêt particulier, car ils sont ceux qui, demain, auront la charge de perpétuer ces souvenirs et ces valeurs
A ces jeunes, je veux rappeler que si le Général de Gaulle et le Chancelier Adenauer ont été les premiers artisans du couple franco/allemand, c'est bien parce qu'ils ne voulaient «plus jamais ça ».
Alors à ceux qui aujourd'hui doutent de l'Europe et de sa nécessité, avec des raisons que l'on peut éventuellement comprendre,
je veux également rappeler que l'Europe, c'est avant tout un formidable projet de vie en commun, d'où la guerre est exclue.

Il importe donc que chacun use de son devoir...
Devoir de mémoire ou devoir d'histoire afin de donner aujourd'hui aux jeunes générations
et demain aux générations futures...
les clés pour comprendre afin d'éviter de telles atrocités.

L'année prochaine, le samedi 6 juin 2015 sera organisé à Locminé une cérémonie pour les 70 ans du retour des cercueils des jeunes Locminois fusillés... sur leur terre

Merci