LUTTER CONTRE L’ANTISEMITISME ET TOUS LES RACISMES

Depuis que l’extrême-droite a été portée au début des années 1970 sur les fonts baptismaux par les héritiers directs des fascistes et collaborateurs de la période noire de l’Occupation de notre pays, le discours raciste a connu une expansion à la mesure du développement de son influence électorale. D’autant plus que d’autres forces politiques, par conviction ou surenchère démagogique à visée électorale, en ont repris les thèmes, contribuant ainsi à la diffusion du poison.

Les immigrés ont été ces dernières décennies constamment visés par ce discours raciste et xénophobe, un discours qui a pris ces dernières années une ampleur et une virulence inégalées alors que se développaient d’importants mouvements migratoires de populations fuyant la misère, la répression, la guerre. En ont été la cible des immigrés venus d’Afrique Noire, des Arabes et Kurdes du Proche-Orient et du Maghreb, d’Asie du Sud mais aussi des Roms venus d’Europe centrale, orientale et balkanique.

Depuis ces dernières années a resurgi, en s’appuyant de manière contemporaine sur la crise sociale, la dégradation des conditions de vie de la population de notre pays et sur le contexte du conflit du Proche-Orient, un discours raciste, puisant ses racines dans l’antisémitisme de l’Affaire Dreyfus, des ligues fascistes de l’entre-deux guerres et du régime pétainiste, et qui, reprenant les poncifs les plus éculés faisant de tous les Juifs des gens riches, les désigne comme les véritables détenteurs du pouvoir économique et les manipulateurs complotistes du pouvoir politique, les solidarise indistinctement avec la politique d’Israël au Proche-Orient notamment dans sa négation des droits nationaux du peuple palestinien.

Ce discours raciste anti-Juifs, antisémite, est une falsification intolérable de la réalité dans ses dimensions historiques, sociologiques, politiques, il a hélas déjà tué dans notre pays. Ces crimes odieux, qu’illustre le sort tragique d’Ilan Halimi, des enfants de l’école juive de Toulouse, de Sarah Halimi et Mireille Knoll, dont les auteurs et complices doivent être le plus sévèrement punis, quelles que soient leurs motivations, auxquelles aucune perversion de raisonnement ne peut apporter la moindre justification, doivent cesser ; il faut les condamner avec la plus grande énergie et manifester la plus grande vigilance à l’encontre des discours et actes antisémites, particulièrement dans un pays comme le nôtre où, dans un passé pas si lointain, ils ont fait des dizaines de milliers de victimes.

Le combat contre l’antisémitisme, contre tous les racismes et la xénophobie, doit être une préoccupation de tous, en premier lieu des pouvoirs publics, des médias et du système éducatif. A l’ignorance et aux préjugés tenaces il faut opposer la connaissance. Ainsi, la communauté juive est, comme d’autres, une composante fondatrice du peuple français depuis le haut-Moyen âge, et il est inacceptable que quiconque, quelle que soit son idéologie, prétende que les Juifs ne sont pas des Français comme les autres et dise que leur place serait ailleurs que dans leur pays.

L’ANACR est porteuse de la mémoire des combats de la Résistance, qui rassembla dans ses rangs des femmes et des hommes qui croyaient au ciel dans la diversité de leurs religions ou qui n’y croyaient pas, qui étaient Français de naissance ou immigrés, naturalisés ou non, mais qui partageaient le même idéal antifasciste, démocratique, humaniste et antiraciste. Ce combat reste aujourd’hui pleinement le sien.

 

L’ANACR

Le 18 février 2019