Sur les raisons qui expliquent l’importance de ce texte

- cela fait presque trente-cinq ans que le Parlement examine des propositions de lois similaires à celle-ci. Quoi de plus normal pourtant que de rendre hommage à ceux qui, en France, ont traduit dans les faits, et souvent au prix de leur vie, la volonté libératrice du général de Gaulle .....L’année 2013 est celle d’un hommage national à la Résistance intérieure et extérieure. Les cérémonies, les expositions, les ouvrages dédiés, les événements spécifiques à cette thématique se sont multipliés au cours du semestre écoulé et se poursuivent encore. Quoi de plus normal, dès lors, que de prolonger cette démarche en la complétant d’un volet législatif ?

- assurer, pour l’avenir, qu’à mesure que disparaissent les témoins de cette entreprise glorieuse que fut la Résistance, notre jeunesse pourra continuer à jeter un regard lucide, mais aussi un regard de fierté, sur ce passé de notre pays. Permettre aux jeunes générations, le temps d’une journée dans leur année scolaire, de prendre le temps de s’interroger sur cette thématique, c’est investir dans l’avenir, c’est promouvoir une vision de la société conforme aux exigences républicaines.......Le 27 mai, chaque année, la jeunesse de France pourra, autour de ses enseignants, réfléchir sur ce qui fait qu’une nation reste forte et digne. Le 27 mai, chaque année, la jeunesse de France découvrira le nom de ceux qui ont tracé un chemin : le général de Gaulle, Jean Moulin, Missak Manouchian, Joseph Epstein, Berthie Albrecht, Danielle Casanova, Pierre Brossolette et bien d’autres encore, femmes et hommes inconnus.Le 27 mai, chaque année, la jeunesse de France découvrira les noms des territoires de la liberté: les Glières, le Vercors, Saint-Marcel, le mont Mouchet.

- un hommage à des valeurs qui méritent plus que jamais d’être rappelées : le courage, la défense de la République, le souci constant de la justice, de la solidarité, de la tolérance et du respect d’autrui.

.....[ En conclusion du débat]

Il y a quelques jours, le 21 juin, j’étais au fort de Montluc pour un hommage à Jean Moulin. Comme beaucoup d’entre vous, je pensais connaître une grande partie de son histoire. Or on découvre chaque jour ce que fut l’histoire de ces hommes, de cet homme en particulier. On nous fit part, à M. le Premier ministre et à moi-même, de l’anecdote suivante.

Après des heures et des jours de torture, Jean Moulin, torturé par Klaus Barbie, ne pouvait plus parler. Klaus Barbie lui posait toujours les mêmes questions et lui demandait de dénoncer les réseaux, les femmes et les hommes qui les composaient. Klaus Barbie lui tendit une feuille de papier pour y inscrire des noms, Jean Moulin la lui rendit avec la caricature de son bourreau.

Je ne sais pas à quoi on mesure la grandeur des hommes. À titre personnel, je ne crois pas qu’on la mesure au rôle que l’on s’attribue ou au rôle que l’on vous donne. La grandeur des hommes se mesure à l’aune de l’engagement personnel à des moments importants de la vie d’une nation. Quelle que soit notre appartenance partisane, nous nous posons tous la question : qu’aurions-nous fait si nous avions été dans cette situation ? La réponse est difficile, aux plans individuel et collectif. Au moins, pourrons-nous tomber d’accord, et le débat de ce soir le démontre, sur une chose : nous aurions aimé leur ressembler....

 

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