Ils quittaient le port de LORIENT pour rejoindre l’Angleterre

 

DANS LA NUIT DU 14 au 15 JUILLET 1940,
ils quittaient le port de LORIENT pour rejoindre l’Angleterre

Dans la nuit du 14 au 15 juillet, huit jeunes gens partaient de la pointe de Kéroman sur la pinasse « Le Grec ». Louis BOUTER, mécanicien du chalutier, Pierre THOMAS, l’ un des anciens mécaniciens, et Georges LE MEUR qui travaillait au port de pêche, avaient décidé l’expédition et convaincu cinq de leurs camarades Yvon GOUELLO, Robert LE FLOCH, Jean LE JORDE, Jean LE PAN, et Frédéric RIO de se joindre à eux. Selon Roger Le Roux, une fois parvenus en Angleterre tous se seraient engagés dans les Forces Françaises Libres (1).


Voici le récit que Roger Le Roux recueillit en 1973 auprès de Pierre Thomas :

« Nous partons le 15 juillet 1940 à 5 h 30, tous habillés en pêcheurs... « Le Grec » a le pavillon blanc en tête du mât. La mer est belle. Une sentinelle allemande allait et venait sur le quai, elle largue notre amarre et nous dit « Heil Hitler ! » .

Je prends la barre et Bouter est au moteur. Nous avons largement assez de mazout pour gagner l'Angleterre. En passant les coureaux de Groix, nous rencontrons un chalutier: il nous salue de deux petits coups de sifflet, je lui réponds.Dans l'après-midi nous sommes au large de Brest quand une brume assez légère descend sur la mer. Nous passons non loin d'un convoi anglais que des avions allemands bombardent et je vois trois bombes tomber sur un cargo.

Seuls les trois marins sont debout, les autres, qui n'ont jamais été en mer, sont malades.Le bateau marche à 8 noeuds. J'étais allé, avant la guerre, pêcher sur les côtes anglaises, j'oriente le bateau toujours au N.N.O. Trente six heures après avoir quitté Lorient, nous apercevons des dragueurs de mines. Je stoppe. Nous faisons tous semblant d'être en pêche, en nous affairant sur le pont. Ils passent tout près sans s'occuper de nous. Ce sont des Allemands qui trouvent normale notre présence en ces lieux avec notre pavillon blanc. Serions-nous donc près des îles anglo-normandes ? Je pousse maintenant un peu plus à l'ouest...

Le 17 juillet vers 8 ou 9 h du matin, nous entendons un ronflement : un avion à cocardes vient tourner autour de nous, un anglais ! Il part. Nous voyons peu après un pêcheur sur un petit bateau. Il pêche des crustacés. La mer est belle et la brume, qui nous a protégés pendant la traversée, commence à se lever. L'homme, quand nous sommes tout près de lui, demande : « English ? — Non, Français ». Nous le faisons monter à bord après avoir pris son bateau en remorque et nous lui confions la barre. La brume levée, apparaît une grande falaise et deux heures plus tard nous arrivons dans une crique proche de Falmouth...

Le lendemain, on nous conduit à Londres. Nous sommes questionnés pendant une quinzaine de jours, de bureau en bureau « Où sont les Allemands ? Que font-ils ? » Nous disons ce que nous savons, j'indique les batteries de D.C.A., dont une qui se trouve près du cimetière de Locmiquélic, une à Larmor, etc.

On nous demande ensuite d'aller parler à nos compatriotes internés qui veulent rentrer en France. Nous allons d'abord au Cristal Palace. Je trouve là deux groisillons que j'ai connus quand j'étais mousse, mais ils ne pensent qu'à retourner auprès de leur femme et de leurs enfants. Certains nous invectivent, nous lancent des boîtes de conserves vides, des godasses, etc. Nous renouvelons notre démarche dans deux camps avec le même insuccès.

Ces hommes — dont l'internement n'est pas rigoureux puisqu'ils sont libres de sortir pendant plusieurs heures par jour et bien nourris — ne veulent rien entendre.

Nous nous rendons alors à l'Olympia, où se trouve le bureau des F.F.L, pour nous engager. On me demande si je veux retourner en France avec le bateau mais les opérations d'espionnage ne me tentent pas. Bouter et moi, nous irons dans la Marine. Personne n'accepte la proposition qu'on nous fait de changer de nom. Nous signons nos demandes d'engagement et nous partons pour un grand camp anglais, au sud de Londres, à trois heures de route.

De Gaulle et Muselier viennent passer une revue, serrent la main à tous. Un lieutenant leur explique que nous avons pris un bateau pour franchir la Manche. « C'est bien », dit le Général. »

Selon Roger Le Roux, la pinasse « Le Grec » rebaptisée « Roannez er Peuch » aurait été retrouvée en novembre 1940 sans équipage en baie de Quiberon et un pêcheur l’aurait remorquée à la Trinité-sur-Mer. « A bord, dit l'ancien patron du « Grec » Le Corronc, tout était transformé, il y avait des cirés, des matelas, un matériel complet, un jeu de voiles tout neuf prouvant qu'il naviguait ». L'équipage s'était volatilisé.

Selon Roger Hugen ( voir son livre Par les nuits les plus longues p. 91) on aurait appris après la guerre que le bateau avait déposé à Port-Haliguen un agent des F.F.L. en mission, Jean Milon, fils du doyen de la Faculté des Sciences de Rennes. Une tempête étant survenue, « l'équipage fut contraint de laisser le navire à la dérive car personne à bord ne put lancer le moteur ». ( il paraît peu probable que les marins du Grec eussent été alors à bord ndlr).

( 1) Selon les informations mentionnées sur les listes des marins engagés dans les Forces Navales Françaises Libres ( FNFL):

Louis Bouter
serait né le 02.12.1920 à Lomicquélic, inscrit maritime à Lorient sous le N° 1014 L 40, il se serait engagé dans les FNFL le 16.07.1940 N° matricule 1244 FN 40, aurait servi dans le 1er Bataillon des fusiliers marins puis sur le Savorgnan de Brazza, serait devenu quartier maître mécanicien. Il serait décédé le 30.10.1958 à Marseille ( 13);

Yvon Gouello serait né le 14.04.1920 à Lanester, il se serait engagé dans les FNFL le 17.07.1940 N° matricule 10530 FN 40, serait devenu quartier maître de manoeuvre ;

Robert Le Floch serait né le 29.04.1921 à Lorient;

Jean Le Pan serait né le 12.07.1921 à Landévant, il se serait engagé dans les FNFL le 18.07.1940 N° matricule 11017 FN 40, aurait servi dans le 1er Bataillon des fusiliers marins, serait devenu quartier maître fusilier. Il serait décédé le 23.04.1985 à Lorient ;

Frédéric RIO serait né le 06.02.1922 à Arradon, il se serait engagé dans les FNFL en juillet1940;

Pour compléter vos informations, mon grand-père Frédéric RIO après avoir rejoint l'Angleterre s'est bien engagé dans les FFL et a rejoint les Forces Françaises Libres du général LECLERC en Afrique sous les ordres du capitaine RATARD.

Cette compagnie devenu ensuite la 2ème  DB.

Il a fait toute la campagne de la 2éme DB au sein du 501e RCC comme tireur de char, en Afrique, en France et jusqu'en Allemagne.

FREDERIC RIO

Après une carrière de marin pécheur à Lorient, il est décédé en 1986 à Ploeren (56)

 

Pierre Thomas serait né le 07.12.1920 à Lomicquélic, inscrit maritime à Lorient sous le N° 1132 L 40, il se serait engagé dans les FNFL le 03.09.1940 N° matricule 1938 FN 40, aurait servi sur Le Courbet, La Reine des Flots, puis aurait été affecté à la caserne Surcouf et à E.M Londres, serait devenu quartier maître mécanicien. Il serait décédé le 15.06.1984 à Londres ( GB);

Pour nous permettre de connaître et de faire connaître les actions de ces combattants de la France Libre engagés dès la première heure, merci de nous transmettre tous renseignements, références

à

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Engagés comme eux dans les Forces Navales Françaises Libres entre juillet 1940 et décembre 1941, sont morts pour la France, les morbihannais suivants, pour lesquels nous sommes également à la recherche de documents et d’informations, afin qu’en cette année anniversaire , 70 ans après la disparition de la plupart d’entre eux, autre chose qu’un nom sur une liste puisse subsister de leur engagement et de leur combat.

Joseph AUDRAN né le 02/02/1907 à Locmariaquer, inscrit maritime Auray 7276, engagé le 0?.07.1940, maître équipage, a servi sur le PLM 22, mort le 27.06.1941, le navire étant coulé par l’U-123 en Atlantique Nord : il avait 34 ans;

François BERNARD
né le 20/09/1920 à Creach, inscrit maritime 1168 L 40, engagé le 14.07.1940, matelot chauffeur, N° de matricule: 3710 FN 40, a servi sur le Courbet, Base Greenock, Boulier, Aconit mort le 26.06.1942 à Country Hospital Mansfield des suites blessures reçues en service : il avait 22 ans;

Germain BOSCOT né le 11/07/1899 à Le Palais, inscrit maritime La Rochelle 1080, engagé le 23.10.1940, matelot chauffeur, a servi sur le PLM 17, mort le 05.05.1941à Stanmore GB cause décès ignorée : il avait 42 ans;

Ismail BOUDIC né le 13/07/1907 à Belz, inscrit maritime Auray 50240 marine marchande, engagé le 11.07.1941, a servi sur la Base Suez mort le 27.09.1943 à Beyrouth cause décès ignorée : il avait 36 ans;

René BOURBIGOT né le 11/03/1922 à Lorient engagé le 18.07.1940, matelot cannonier N° de matricule: 577 FN 40 a servi sur le Président Paul Doumer, mort le 30.10.1942, le navire étant coulé par L’U-604 en Atlantique : il avait 20 ans;

François BRUNEAU né le 22/02/1921 à Ile d’Arz engagé le 06.08.1941 au Moyen Orient N° de matricule: 5601 FN 41, matelot gabier, a servi sur l’ Arras, Lobélia, Skegness, Roselys, mort le 05.09.1942 d’une maladie contractée en service Beaconsfield GB : il avait 21 ans;

Joseph CALLOCH né le 10/03/1892 à Groix, inscrit maritime Groix 2012, marine marchande engagé le 01.07.1940, a servi sur le PLM 22, mort le 27.06.1941, le minéralier étant coulé par l’U-123 en Atlantique : il avait 49 ans;

Robert CARRE alias Cassidy né le 22/11/1921 à Ploemeur, matelot, engagé le 01/07/1940 dans la Royal Navy CH6, CPL( compagnie de passage à Londres ) Caserne Surcouf mort le 2.10.1940, navire
sous pavillon polonais étant coulé par un destroyer allemand : il avait 19 ans;

Guy CAVARO né le 04/11/1919 à Hennebont, inscrit maritime 1319 L36 engagé le 01.01.1941 2d
maître fusilier N° de matricule: 10812 FN 41 a servi dans le 2ème BFM, 1er RFM tué au combat 3
23.05.1944 à Pontecavo en Italie : il avait 25 ans;

Charles GUILLAUME né le 28/07/1913 à Gavres inscrit maritime 852 L 3 engagé le 01.07.1940 2d maître timonier N° de matricule: 1655 FN 40, a servi sur le Courbet, CH5 Carentan, mort le 21.12.1943 en Manche, le chasseur étant perdu dans la tempête : il avait 30 ans;

Pierre GUILLEVIC né le 22/09/1906 à Locmariaquer, inscrit maritime 1250 B 25, engagé le 01.07.1940 quartier maître fusilier, N° de matricule: 11115 FN 40, a servi dans le 1er BFM, 1er RFM, mort le 21.10.1943 à Ferryville en Tunisie suites d’une maladie contractée en service : il avait 37 ans;

Etienne LARBOULETTE né le 31/03/1920 à Riantec, inscrit maritime 591 L 40 engagé le 01.07.1940 matelot gabier N° de matricule: 4860 FN 40, a servi sur le Cmdt Dominé, mort le 02.11.1940 Douala au Cameroun, noyade Accidentelle : il avait 20 ans;

Louis LE BORGNE né le 07/01/1891 à Plouhinec marine marchande Marseille 18929, engagé le 21.07.1940 maître équipage, a servi sur le Président Paul Doumer, mort le 21.10.1943, le navire étant coulé par l’U 604 en Atlantique : il avait 52 ans;

Joseph LE FORMAL né le 15/03/1921 à Landaul inscrit maritime 523 CAS 41 engagé le 24.10.1941 matelot boulanger N° de matricule: 5844 FN 41, a servi sur le Léopard, puis dans la Marine du Levant mort le 17.06.1944, accident en service : il avait 23 ans;

René LE LIN né le 21/03/1921 à Auray inscrit maritime 121 CAS40 engagé le 11/12/1940 N° de matricule: 5163 FN 40 matelot mécanicien a servi dans le 1er BFM, 1er RFM mort le 10.01.1945à Dorlisheim (67) brûlé dans son char : il avait 24 ans;

Joseph LE ROUZIC né le 05/11/1917 à Locmaria inscrit maritime marine marchande 1608 C 35 engagé le 24/07/1940 graisseur a servi sur le Ville de Majunga, mort le 15.07.1943 au Cap Town en Afrique du Sud, cause du décès ignorée : il avait 26 ans;

René LUBIN né le 05/07/1918 à Auray inscrit maritime 1482 C34 engagé le 05/07/1940 2d maître mécanicien, a servi sur le Narval, mort le 15.12.1940 dans le Golfe de GABES en Tunisie, le sous marin ayant sauté sur une mine : il avait 22 ans;

Gabriel MARCHAND né le 10/05/1923 à Quiberon engagé le11.01.1941quartier maître fusilierN° de matricule: 10890 FN 40, a servi sur le 1 RFM mort le 10.02.1945 tué en opération: il avait 22 ans;

Joseph MICHEL né le 23/01/1905 à Quiberon marine marchande engagé le 01.07.1940, a servi sur le Forbin, matelot, mort le 15.12.1941 à Liverpool GB, décès accidentel : il avait 36 ans;

Jean OURVOUAI né le 12/05/1913 à Riantec inscrit maritime 6971 L 33 engagé le 28.08.1940 second maître manoeuvre N° de matricule: 10333 FN 40 a servi dans la Marine Pointe Noire, mort le 26.01.1947 à Cholon en Indochine, tué au combat: il avait 34 ans.

Auriez-vous des informations sur le FFI André Gondet ?

J'effectue actuellement des recherches historiques sur ma famille. Je suis la petite fille de Félix Gondet qui était originaire de Bohal et agriculteur à Saint-Marcel. Mes recherches sont centrées sur son frère, André Gondet qui était FFI. Il était membre de la 7e compagnie du 8e bataillon du Morbihan. Il a perdu la vie à la ferme de Kérihuel le 12 juillet 1944 en compagnie du capitaine Marienne.
 
Selon ce que j'ai appris en étudiant son dossier aux archives du ministère de la Défense à Vincennes, André est né à Bohal le 28 février 1921, puis il a été  mécanicien/maréchal ferrant à Guéhenno jusqu'au début de l'année 1944, date à laquelle il s'est enrôlé dans la résistance.

Réfractaire au STO, il portait alors le faux nom de Jean Le Bohal et était employé par Jean Meur dans le bourg de Guéhenno.

Il a notamment participé à la bataille de St Marcel sous les ordres du Commandant Eugène Caro dit Lecoeur (commandant du 8e bataillon) et du Capitaine Jean Scordia (gendarme de Malestroit, capitaine de la 7e compagnie du 8e bataillon). Plusieurs de ses compagnons d'infortune qui sont morts à la ferme de Kérihuel comme Henri Louail et Raymond Garaud était aussi de Guéhenno. 
Mon grand-père étant décédé, nous n'avons pas d'informations sur le parcours d'André. Je souhaiterais savoir de quelle manière et pour quelles raisons il s'est engagé dans la résistance. J'aimerais pouvoir rencontrer des personnes qui l'ont connu à Bohal, Guéhenno ou encore St Marcel. Je suis aussi intéressée par des informations sur la bataille de St Marcel et la tragédie de Kérihuel. Tous les témoignages ou conseils d'ouvrages me seront précieux. Merci par avance pour votre aide. Stéphanie Trouillard Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

Sur les fusillés au Polygone de VANNES

En 1944, 28 jeunes français étaient fusillés par les Allemands dans la carrière du champ de tir à Saint Avé, six d’entre eux n’ayant pas été identifiés .
Nous ne disposons pas d’informations permettant d’identifier précisément les 9 patriotes suivants et nous ignorons donc, tant la date de leur arrestation que celles de leur condamnation
et de leur exécution, comme les circonstances de leur arrestation :
A. AUDRAN ( 30 ans), A. BEYAN ( 22 ans), L. BOUEDIC ( 21 ans) H. GAUMONT ( 22 ans), J.JARNO(22ans),G.LEBEL (21ans),A.LEBRIS(22ans),M.TANGUY (18ans)A. VERNON ( 18 ans)
Si vous pouvez nous donner des informations complémentaires sur l’identité, les dates et les causes des arrestations de personnes fusillées ci-dessus énumérées, merci de prendre contact avec nous à l'adresse mail suivante : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.