1 juillet 1944 : Le Massacre de Kergoët

Courant juin 1944, la section de F.F.I de Langoëlan- Meillonnec dirigée par François LE GUYADER, composée d’une vingtaine d’hommes, a installé son camp non loin de la ferme des époux LE PADELLEC, sur la colline boisée du village de Kergoët. Toutefois, les patrouilles incessantes des “cosaques” dans la région, avaient incité François Le Guyader à rechercher un autre camp avec l’aide de son épouse, Joséphine, agent de liaison. Celle-ci venait d’informer les maquisards que ses recherches avaient abouti. Le départ de Kergoët était décidé, ce 1 juillet. Mais, la pluie qui s’abattait sur la région, ce jour là, avait conduit à en différer, pour quelques heures, la réalisation.

Or, précisément, ce 1 juillet, les allemands, qui avaient eu connaissance de la présence des maquisards commencent à encercler le village voisin de Cauraden. Sous la menace et les coups contraignent un jeune commis de ferme âgé de 14 ans, Louis Le Gargasson, à les guider vers la ferme des Le Padellec. Fort heureusement, un des villageois de Cauraden, Germain Guilloux est parvenu avant les allemands au camp des maquisards pour les avertir du danger. Les maquisards ont le temps de se préparer au combat. François Le Guyader, après avoir demandé à son épouse d’aller chercher du renfort auprès d’autres groupes de partisans, prend la tête d’une patrouille. Joséphine Le Guyader réussit à faire informer des maquisards F.F.I cantonnés près du Cosquer en Ploërdut, parmi lesquels se trouve le sergent parachutiste Fernand Bonis originaire de la Haute-Loire ainsi que des F.T.P. de la 3e compagnie du Bataillon du Capitaine Alexandre (Désiré Le Trohère), cantonnée à quelques kilomètres de là. F.F.I et F.T.P se portent au secours de leurs camarades.

Au cours des premiers combats, François Le Guyader est fait prisonnier, Jean LE GOUAR est tué.Vers 18 h 30, la section F.F.I de Guéméné attaque l'ennemi, ce qui permet aux hommes encerclés de se sauver. A leur tout les F.F.I subissent les tirs ennemis, mais peuvent se dégager
grâce à l’intervention des F.T.P. qui les protègent de leurs F.M. et de leurs mitraillettes. Quand, à 19 h 30, l'ennemi reçoit des renforts et commence à tirer au mortier, les F.F.I. et F.T.P. se retirent.

Près de la ferme, le sergent parachutiste SAS Bonis a été capturé. Il a été blessé par une grenade et ramené à la ferme . Alors qu'il descendait du grenier par l'échelle, François PIMPEC de Mellionnec a été atteint par les balles et tué vraisemblablement sur le coup. Joseph Le Padellec qui avait refusé de dire qu’il hébergeait des patriotes, est sauvagement frappé, traîné par des soldats puis abattu. Un soldat russe voulait tuer également Mme Le Padellec. Cette fois, des soldats allemands s’opposent à cette exécution. Ces derniers conduisent Mme Le Padellec ainsi que les enfants d'abord dans un hangar et ensuite au village de Cauraden.

Les soldats ennemis mettent le feu à la ferme et y jettent Joseph Le Padellec ainsi que les corps de Jean Le Gouar et de François Pimpec deux F.F.I. et de Fernand Bonis qui, selon les témoignages recueillis par Roger Le Roux, aurait été encore vivant.

Les premiers déplorent la perte de quatre hommes, dont trois tués et un prisonnier, les seconds, celle de deux combattants, l’un tué et l’autre fait prisonnier. Plus de trente soldats russes et allemands ont été mis hors de combat.

Le lundi 3 juillet, M. Le Bail fossoyeur à Langoëlan se risque jusqu'à Kergoët. Dans une partie des bâtiments ravagés par l'incendie, il découvre dans la cuisine quatre cadavres calcinés.

Quant aux prisonniers, les allemands ayant également arrêté en représailles les jeunes Louis et Joseph Le Gargasson et Joseph-Marie Guilloux ils sont conduits à la prison du Faouët. Avant d’être séparé de ces jeunes gens, François Le Guyader a le temps de remettre sa montre à Louis Le Gargasson, en lui disant, selon le témoignage recueilli par René Le Guennic: «Tu la porteras à ma femme, toi tu t'en sortiras mais pas moi !».François Le Guyader a dû mourir sous la torture. Quand son cadavre a été extrait de la fosse de Landordu où il avait été transporté le 6 juillet 1944, le bras droit était quasiment arraché, tous les doigts sectionnés, un oeil sorti de son orbite. Toutes les dents lui avaient été arrachées, et il portait sur tout le corps des marques faites aux fer rouge!

La rédaction
Post Scriptum,
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mentionnés dans cet article, nous vous saurions gré de nous les transmettre. Si vous relevez des erreurs et inexactitudes accordez-nous votre indulgence mais n’hésitez à nous adresser vos
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