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Les fusillés au Polygone de VANNES en 1942

Marcel ANDRÉ ( 19 ans) Paul CADORET ( 19 ans) Henri CONAN ( 30 ans) Marcel COUËDO ( 24 ans) Jean MARCA ( 22 ans) André MEUNIER ( 37 ans)

Fusillé le 14 mars :
Dans l’après midi du 31 octobre 1941, le capitaine de la Wehrmacht, Marquardt se rendait avec un général et deux autres soldats allemands à une chasse “ à l’affut”aux sangliers sur le terrain militaire du camp de Coëtquidan. Les trois chasseurs, le général, le capitaine et le sous-officier se seraient placés à une bonne distance les uns des autres, Marquardt s' installant sur un mirador de chasse, à plus de six mètres du sol. Vers 19 heures, deux détonations auraient été entendues. Vers 21 h, le corps sans vie de Marquardt était découvert aux environs du lieu dit à La Ville Regnaud . L’ officier allemand aurait été atteint par un tir de chevrotines tirées de bas en haut presque verticalement.

Les militaires allemands convoquaient à Coëtquidan, non seulement les chefs des brigades de gendarmerie environnantes mais aussi le chef d'escadron Guillaudot, le lieutenant Guillo, le chef de la police française, le commissaire aux renseignements généraux, la police judiciaire de Rennes.

Le lieutenant Guillo, de Ploërmel, qui avait été appelé dans la nuit, soutenait qu'il s'agissait d'un accident, comme l’affirmait également le commandant Guillaudot.

Les militaires allemands récusaient cette hypothèse au motif que, peu avant les deux détonations, le chauffeur du général aurait entendu les mots “ Hier”c’est à dire “ Ici ”, suivi d’un “Non ! ”.

Les allemands donnaient donc l’ordre de rechercher un “ braconnier” susceptible d’avoir été blessé. Dès le 2 novembre 1941, onze patrouilles aidées de 80 gendarmes français fouillaient toutes les maisons des communes limitrophes du camp pour y rechercher des armes et des munitions .

Ordre était également donné d’arrêter 80 otages. En réalité, 76 hommes étaient arrêtés, pris le plus souvent au hasard, ou parce qu’ils figuraient sur les listes de détenteurs d’un permis de chasse. Ces hommes étaient transférés, sous prétexte d’interrogatoire, à la maison d’arrêt de Vannes. La plupart étaient libérés au bout de quelques jours, sauf 7 personnes condamnées à quelques mois de prison pour diverses infractions.

Toutefois aucun suspect n’était arrêté dans ce premier temps de “ l’enquête. Les gendarmes ne poussaient pas plus loin leurs investigations.

Mais un enquêteur de la police judiciaire de Rennes faisait poursuivre l’enquête et interpellait André MEUNIER, demeurant au lieu Télostan en Guer chez qui avaient été découverts un fusil « Lebel » modèle 1907, un fusil de chasse, cachés dans une haie de son jardin, ainsi qu’ un pistolet automatique caché dans une boîte en fer blanc enterrée dans le jardin. Mme Meunier reconnaissait que ces armes appartenaient à son mari.

Les policiers français remettaient André Meunier à la feldgendarmerie. Ecroué à Vannes, celui-ci était condamné à mort.

Selon des témoignages de détenus recueillis par Roger Le Roux, lorsqu’il a été extrait de sa cellule, le 14 mars 1942, pour être conduit au Polygone, André Meunier criait au secours et se débattait.

Fusillé le 17 mars :

Le 15 février 1942 , Paul CADORET, demeurant à Conleau en Vannes, était arrêté à la suite d’une altercation avec des soldats allemands. Jugé pour ivresse, insultes, détention d’arme, coups et menaces envers des soldats allemands, il était condamné à mort. Le 26 mars, une foule très nombreuse assistait au service funèbre célébré à sa mémoire à la cathédrale de Vannes. A cette occasion, le Kreiskommandatur exigeait que lui fût remise la liste nominative de tous les dirigeants et adhérents de la société de gymnastique à laquelle appartenait le jeune homme.

Fusillés le 30 avril :


Par son ordonnance du 19 août 1941, le Commandant des forces militaires allemandes en France décidait que tout ce qui concernait l'activité communiste devait être présenté d'urgence au tribunal militaire allemand et le garde des Sceaux de l’Etat français, Barthélemy faisait publier au Journal officiel du 23 août 1941, une loi interdisant “l'activité”communiste ou anarchiste, suivie le 25 août de la circulaire d'application.

Les militants du Parti Communiste d'Auray, tous employés à la S.N.C.F, étaient très surveillés. Or, la femme d'un cheminot fréquentait un allemand. Elle dénonçait son propre mari, qui possédait, au dépôt, dans son placard individuel, un revolver lui venant de son père.

La Gestapo perquisitionnait le dépôt . Elle découvrait le revolver, prétexte pour fouiller dans les autres placards. Ainsi un paquet de tracts était-il découvert dans celui de Jean MARCA. Jean était arrêté le 18 janvier 1942, son camarade Henri CONAN, ex-secrétaire de la cellule d'Auray, le 28 janvier . Condamnés à trois ans et demi de travaux forcés, Henri Conan et Jean Marca étaient fusillés comme otages le 30 avril à Vannes.


Fusillés le 19 juin :

Le 28 mars 1942

Marcel COUËDO, François COCOUAL et les frères Marcel et François ANDRÉ s’étaient donné rendez-vous dans le café des époux BOUEDEC à Hennebont et discutaient. Des soldats allemands entraient dans l’établissement pour y consommer.

Sans doute un peu ivre, Marcel Couëdo s’en prenait à un allemand, une bagarre s’en suivait au cours de laquelle Marcel recevait un coup de baïonnette à la jambe. Il était arrêté avec ses trois camarades, François Cocoual et les frères André .

Condamnés à mort le 17 juin 1942 , Marcel Couëdo et Marcel André étaient fusillés le 19 Juin au polygone de Vannes. Marcel André, aîné de sept enfants, qui n'avait pas frappé, s'était sacrifié pour son jeune frère François (16 ans), qui était condamné à six mois de prison, François Cocoual subissant une peine de 18 mois d’emprisonnement .

 

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